Vue d'une partie de la centrale en cours de démantèlement, 17 mars 2006 - source: TV5.org

CENTRALE DE BRENNILIS : LE CONSEIL D'ETAT ANNULE LE DECRET AUTORISANT LE DEMANTELEMENT

Les associations SNC et AE2D  se joignent au Réseau Sortir du Nucléaire pour demander :

 l'arrêt immédiat des travaux, et l'organisation d'un débat public

 
Le Conseil d'Etat vient d'annuler ce jour [NDLR. 6 juin 2007] le décret du 9 février 2006 qui autorisait EDF à procéder aux opérations de démantèlement complet de la centrale nucléaire des monts d'Arrée, à Brennilis (Finistère).

 
La Haute juridiction administrative, saisie par le Réseau Sortir du Nucléaire, censure le gouvernement qui avait autorisé EDF à procéder au démantèlement précipité de cette centrale aux motifs que EDF n'avait pas mis à disposition du public l'étude d'impact du projet avant l'autorisation de démantèlement.

 
Les associations se félicitent avec le Réseau Sortir du Nucléaire de cette décision et rappellent que le décret annulé prévoyait un scénario de démantèlement « immédiat » (18 ans) à la place du démantèlement sur une longue période (40 ans).

 
Ce scénario présente pourtant de graves inconvénients : exposition des travailleurs à des doses plus élevées de rayonnements ionisants[1], coût de démantèlement plus élevé[2], absence de solution pour gérer les déchets, notamment les « FMA » faiblement ou moyennement radioactifs à vie longue.

 
Le démantèlement de la centrale des Monts d'Arrée ne doit plus être seulement pour EDF et le gouvernement le prétexte à une opération de communication autour du thème du « retour à l'herbe » ! (qui risque de s'avérer un retour à l'herbe contaminée….)

 
Le démantèlement de la centrale des Monts d'Arrée, premier du genre, doit au contraire être l'occasion pour le gouvernement de revoir sa copie :

- en stoppant immédiatement les travaux engagés,

- en engageant une étude approfondie des réels impacts sanitaires de la centrale sur son environnement et notamment la pollution de la nappe phréatique[3],

- en organisant un vrai débat public avec la population et les associations.

 
Les associations demeureront vigilantes et appuieront le Réseau Sortir du Nucléaire pour saisir la Commission nationale du débat public et la justice si besoin.

                                                                                                             Retour dossier démantèlement

[1] 1612 mSv pour l'ensemble des travailleurs, soit 3 fois plus qu'en laissant décroître naturellement la radioactivité (sources EDF). Dans l'étude d'impact, il est mentionné que le niveau d'activité du bloc réacteur se chiffre en millions de milliards de becquerels. L'Etat n'a jamais précisé comment il entendait procéder à son démantèlement.

[2] 300 MF d'après une étude d'EDF, réalisée en 1999, soit près de 50 M€ actuels. Le démantèlement au total de Brennilis est estimé à ½ milliard d'euros !

[3] Pollution par le tritium évoquée dans l'étude d'impact ; voir aussi l'étude de la CRIIRAD Note 06-30 parue en avril 2006 qui suite à une analyse de mousses  aquatiques a détecté une contamination par le Césium 137 et le cobalt 60, due à la centrale ainsi que la présence d'actinium 227  très radiotoxique.